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Les Voyages de Marina
10 février 2012

Stéphanie

 

STEPHANIE

grand mère en 1918 

Celle dont je vais aujourd’hui, vous tracer  le portrait

C’était ma grand-mère ! Grand-mère  Stéphanie !

Elle, que les temps durs et les années avaient dû assécher,

Ne laissant voir sur son visage que cette froideur infinie,

Ce masque sans expression d’un visage fermé.

Elle, dont j’ai cherché parfois et souvent même, un peu de tendresse,

Dans son giron ou dans le creux de ses bras,

J’attendais en vain qu’elle me berce

Mais pour consoler ou juste une simple caresse,

Les fées à sa naissance ne lui avaient pas

Donné les bons gestes.

Etait-ce de la pudeur ?

Ou, n’avait elle rien reçu et n’avait alors rien à donner,

Tout est si loin aujourd’hui, que je lui ai pardonné.

Elle, que je n’ai jamais connue qu’avec ses cheveux tirés,

Cette tignasse grise qu’elle rassemblait en un chignon serré,

Tous les jours, à croire et je le pensais, qu’elle eût dormi avec !

Qu’elle tortillonnait  tous les matins en queue de cheval

Puis en forme de macaron, et hop ! d’un mouvement sec,

Piquait chaque mèche rebelle de ces épingles de métal.

Rien ne laissait imaginer qu’elle fût si jolie à vingt ans,

Seule cette photo encadrée, découverte par hasard en soulevant

Un vulgaire paysage de neige d’un calendrier des postes,

Le photographe avait su demander d’elle la plus belle pose !

Stéphanie

Et puis, qu’elle  était belle dans sa robe de mariage,

Grand père à son bras, se tenait fier et bien droit,

Que d’amour dans leurs yeux, si j’en crois cette image,

C’était l’image du bonheur, cela ne s’invente pas !

mariage 1918-19

Qu’as-tu fait de ta vie, oh ! Que t’est-il arrivé grand-mère ?

Pour laisser ta vie s’éteindre ainsi et flétrir ton visage,

T’es-tu sentie comme l’oiseau, prisonnière dans la cage

De  ta vie de femme soumise, et soudain privée de lumière.

Eusses-tu préféré garder ta liberté, faute de ne pouvoir la reprendre,

Peu de femmes à ma connaissance ont eu cette chance,

C’étaient des Colette,  des Camille Claudel ou des Georges Sand,

Qui ont osé à leur époque, vivre leur vie malgré les esclandres.

Toi, tu t’es altérée, asséchée comme une terre trop aride,

Tu es devenue aussi froide qu’un glacier du Groenland,

Toute ta vie se lisait dans les profonds sillons de tes rides ;

Rien ni personne ne pouvait plus faire fondre ce cœur,

Qui continuait comme il pouvait, de battre bon an mal an,

Tant elle avait cherché je pense, le secret du bonheur.

 

Photos d'époque et quoi qu'un peu jaunies, laissées telles quelles ! sans photoshop ! . Texte de Marina. Un clic sur les photos pour les retrouver en plus grand format.

N'hésitez pas à mettre votre commentaire, en bas du texte à gauche. Merci.

 

 

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