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Les Voyages de Marina
19 mai 2012

Souvenirs d'enfance : Quand nous chanterons, le temps des cerises

Aimez suivre les aventures de Marina, dans ses "Souvenirs d'enfance". Aujourd'hui, découvrez :

Quand nous chanterons, le temps des cerises .....  

du changement dans l'air ....

Notre  locataire, Charles, vient de mourir, sauvagement assassiné à l’usine où il travaillait. Elle, Marie, est partie du logement.

Mes parents viennent de mettre la maison en vente. C’est un Italien qui l’acquit. Il amena sa nombreuse famille (il est arrivé pour payer la maison avec ses billets entre chaque page d’un bouquin). Avec l’argent de la vente, mes parents investissent dans la construction d’un appartement  à Talant. Mais, il s’avère que cet  immeuble mettra des années à voir le jour ; donc nous déménagerons souvent. En attendant, nous sommes toujours aux Maillys, dans une petite maison près du cimetière. Toujours ce cimetière. On s'en est même rapprochés. La propriétaire, la Solange, habitait avec sa fille une maison cossue juste à côté. 

Femme de forte corpulence, joviale, était devenue amie avec ma mère.

La maison dans laquelle nous logions  était plus petite que celle que nous avions quittée. Mais, elle était un tremplin. Enfin, mes parents le croyaient. Pour eux c'était une affaire de quelques mois, le temps que l'appartement en vue à Talant voit le jour. En réalité, il mettra des années pour se construire. Et ils s'impatientaient. On savait mon père lire les "petites annonces" du journal pour "partir", monter à la ville comme ils disaient.

Mais, revenons à nos moutons.

J’allais souvent chez La Solange.  La fille devait avoir environ 18 ans. Dans sa chambre il y avait une coiffeuse avec tout plein de petites merveilles, plein de choses de jeunes filles, des brosses, des barrettes, des flacons de parfum, des cadres. Son lit aussi m’intriguait, je n’avais jamais vu un lit aussi haut, avec un édredon gonflé, énorme, dans une housse de dentelle blanche. Je n'avais jamais vu cela. Je me disais : "plus tard, je serai comme elle".

Souvent, la Solange s’asseyait sur le rebord de la fenêtre, les jambes à l’intérieur et elle commençait à chantonner  “le temps des cerises” ; ma mère entonnait ensuite et tout le monde chantait. Quelle gaîté alors. Quelle joie.                            

Un jour qu’il y avait bal, dans le village, la fille m’a emmenée avec elle. Je n’avais encore jamais rien vu de pareil. C’était un bal monté ; au  milieu, il y avait une piste en parquet glissant ; de chaque côté des tables et des chaises et une boule argentée aux mille facettes qui  tournait au plafond en projetant des jeux de lumière tout autour de la piste de danse. Les couples se formaient, dansaient,  tournaient, se balançaient, s’embrassaient. Imaginez ma curiosité. 

C’était la première fois que je voyais un orchestre et ils chantaient tous les tubs en vogue. Ils chantèrent “ le jour où la pluie viendra”. Les lumières s’éteignirent et les couples s’enlacèrent, sous cette pluie d’étoiles. Ce devait être le slow de l’époque.

Je ne voyais plus que la boule qui tournait, qui tournait … tournait ; qui éparpillait ses feux de lumières sur les murs et au plafond,  et moi, j’étais émerveillée. J’en avais plein la tête. Longtemps cette musique évoqua ce premier bal de mon enfance.  

 

 

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