Souvenirs d'enfance : La Mère Annette
Suite des Souvenirs d'enfance de Marina
La mère Annette
C’était une petite grand mère qui habitait seule dans sa maison. Une grand mère comme on les aime. Une petite vieille au visage ridé, et à la peau douce et aux cheveux blancs. Elle ne sortait plus beaucoup de chez elle. Sa vue avait bien baissé.
L'unique pièce lui servait de cuisine et de chambre. Les murs étaient placardés de calendriers. A croire qu'elle gardait chaque année celui de l'année précédente. Ils étaient beaux ses calendriers. Certains étaient (je le pensais alors), surement aussi agés qu'elle.
Le soir, je passais devant chez elle pour me rendre à l'étable et c'est pourquoi, j'allais récupérer sa timbale pour lui ramener son lait.
L'étable après la traite, sentait bon le lait chaudement tiré des pis des vaches. Il avait été trait dans des seaux et transvasé dans des bures à lait . L'étable servait d'écurie, de lieu de vente et d'endroit où chacun y racontait sa journée. On nous versait le lait dans nos timbales. Mais, le meilleur de ce moment était quand on nous donnait un verre de ce breuvage blanc et mousseux, encore tiède. Après l'avoir bu, on avait autour des lèvres une moustache de mousse blanche. On passait alors sa langue dessus pour ne pas en perdre "une goutte".
Sur le chemin du retour, je marchais en balançant mes deux timbales, en faisant bien attention de ne pas en renverser.
Quand je repassais chez la Mère Annette, elle me récompensait en me donnant de temps en temps, surtout à l’approche de la fête du village , une pièce de 2 centimes ; ces pièces ne représentaient déjà plus beaucoup , mais je les gardais précieusement pour la fête du village.
Ces pièces de 2 centimes. Eh, oui, quand j'y repense, nous étions encore, plus exactement nous comptions alors en "anciens francs". Ce sera quelques années plus tard que nous connaîtrons ce que nous appellerons "les nouveaux francs".
Mais de temps en temps, je "craquais" et je courais les dépenser, quand j'en avais assez, chez l'épicière qui se trouvait juste avant le petit pont. Là, il y avait des bocaux avec des caramels à 1 centime de Franc anciens, ou bien encore une petite boîte de poudre de coco boer. Boîtes en fer, rondes, minuscules et de couleur. Elle contenait une poudre marron qui avait le goût d'anis et de réglisse à la fois. Il fallait y tremper le doigt mouillé et sucer son doigt. C'était délicieusement bon !
Vous ais-je fait repenser à ces petits caramels ?
Texte de Marina, dans la suite de ses "Souvenirs d'enfance ". N'hésitez pas à y mettre votre commentaire. MERCI