Princesse menue
Pour ma nièce qui avait alors 3 ans à peine. Nous étions dans le Midi et je l'avais gardée quelques heures. Ce jour là il y avait soirée costumée où nous passions nos vacances. Ses parents partis elle pleura si longtemps qu'il me fallut trouver une idée pour la distraire.
J’allai cueillir pour elle dans le laurier
Quelques fleurs pour ses souliers,
Et pour la jupe confectionner,
De grandes feuilles firent l’affaire ;
Jamais princesse sur la terre
Ne fut si joliment parée.
Dans ses fins cheveux de bébé,
J’y plaçai une fleur sur le côté,
Et quand elle fut ainsi vêtue
De toutes ces feuilles et de ces fleurs,
Dans son petit corps, si léger, si menu,
On pouvait y voir battre son cœur.
Il était encore secoué de longs sanglots,
D’un bien trop lourd chagrin si longtemps retenu,
Qui battaient tambour, que frappaient marteau
Et secouaient son petit corps si léger, si menu.
Toutes les fleurs, toutes les feuilles de tous les lauriers,
D’ici, de là, de là-bas ou bien d’ailleurs,
N’auraient pu je crois apaiser sa douleur.
Des îles lointaines, aux plus profonds des abysses,
Où seules vivent les princesses et les sirènes,
Jamais je crois il faut que je vous dise,
Je n’avais vu déborder autant de peine ;
Et même si j’étais allée cueillir cette fleur
Que l’on dit rare, aux confins du désert,
Elle n’aurait pu je crois apaiser la douleur
Dans son petit corps, si menu, si léger,
De son si petit cœur éploré.
C'est à cette même nièce à qui j'ai, quelques années plus tard, dédié le texte : Bébé j'vous dis. Et bien d'autres...
Texte de Marina. N'oubliez pas de mettre votre commentaire. Merci.