Le grenadier d'Esther
Le grenadier d’Esther
Ce matin j’ai vu, au bord du ruisseau gazouillant,
Un grenadier fleuri, dans les eaux se mirant.
Dans l’Antiquité déjà, on lui allouait des vertus,
Symbole d’Aphrodite, il y naquit sous ses pieds nus.
S’il avait poussé droit, comme à côté, le laurier blanc,
Aurait il vu s’ébattre à ses pieds, grenouilles et crapauds ?
Le vent qui l’a ainsi courbé, à fait, qu’en se penchant,
Il voit ses fleurs, tomber en guirlandes au fil de l’eau.
Oh ! Ais-je entendu, en passant tout près. Qu’il est beau !
C’était là, mes amis, la Fée Esther, sortie d’un bouquet de roseaux,
Elle avait vu, ô ! Magie, l’arbre, devant elle, s’agenouiller,
Lui servant ainsi de pont, pour traverser le gué.
La Belle était légère, et effleurait les fleurs,
En cueillait une parfois, pour orner ses cheveux,
Les pétales froissés l’inondaient de couleurs,
Les sépales ressemblaient, à des coraux précieux.
Inclinant la tête, elle vit se refléter, dans le ru vagabond,
Une couronne fleurie, ornant, ses cheveux blonds.
Elle aperçu en son milieu son visage de Madone,
Et son corps de Vénus, que les voiles enjuponnent.
Elle disparut soudain, parmi les herbes folles,
Laissant dans son sillage, calices et corolles ;
J’irai ce soir, à la clarté de la lune, au bord du ruisselet,
M’asseoir dessous l’arche fleurie du grenadier,
Puis attendre que la Belle surgisse des roseaux,
….
Et voir ensemble, parmi les fleurs tombées, les étoiles,
… à la surface de l’eau.
Texte de Marina, photos de Pieb. N'oubliez pas de mettre votre commentaire. Merci