ENTRE CHIEN ET LOUP
On parle souvent de cette mi-lumière, mi-ombre, mi-nuit qu’est l’heure entre chien et loup. Plus suffisamment jour et pas encore nuit. Courte période difficile, bien connue des automobilistes.
ENTRE CHIEN ET LOUP
A l’heure où j’écris, déjà la nuit tombe sur la ville,
On ne distingue bientôt plus, ni le Cap ni les îles,
On ne différencie plus ni le chien ni le loup,
C’est l’heure appelée « entre chien et loup ».
Les silhouettes des mûriers aux allures spectrales,
Balancent leurs branches torturées comme des fantômes,
La nuit les enveloppe de son noir manteau,
C’est un soir de novembre, une soirée d’automne,
Où l’on voit sur les toits les cheminées et leurs chapeaux
Et la fumée monter en de longues spirales.
C’est l’heure où on laisse aller son imaginaire,
L’heure où dans la rue on presse le pas, sans se retourner,
Où chaque passant à une mine patibulaire,
C’est l’heure … où la nuit va tomber.
L’heure où le hibou qui hante le vieux clocher,
Se prépare à sortir et sort de sa cachette,
Ce soir il s’en va aller chasser
Tout en se disant que pour lui la vie est chouette.
C’est l’heure également où l’on voit les arbres,
Complètement dépouillés et nus,
Se prendre pour des soldats de la Garde,
Prêts à braver les dangers de la rue ;
Car c’est l’heure aussi où se forment les bandes de voyous
Où l’on ne reconnaît plus ni les bons ni les ripoux,
On ne reconnaît plus aussi ni le chien ni le loup,
C’est l’heure appelée « entre chien et loup ».
FIN
Texte de Marina. N’oubliez de mettre votre commentaire. Merci.