L'ANATOLIE DE L'OUEST
Après Istanbul, en route pour l’Anatolie de l’Ouest.
La traversée en ferry, en fait ne sera pas si longue que ça. Le vent est froid et nous allons nous abriter de l’autre côté du bateau qui est moins venté. Nous allons traverser le Détroit des Dardanelles, ce passage qui relie la Mer Egée à la Mer Marmara. Déjà je n’ai plus les pieds en Europe. Je suis en Asie.
un petit dessin pour situer l'Anatolie de l'Ouest
L’ANATOLIE DE L’OUEST
TROIE
Le bac pour l'Anatolie....
petite grimpette
A 12 ans, j’ai lu, tout en m’y noyant, « L’Iliade et l’Odyssée ». Plus tard, avec le film TROIE, j’ai mis des têtes à tous ces Héros légendaires, Achille, Hector, Pâris, Priam, Hélène. , Ulysse. Et aujourd’hui, je suis dans les ruines de ce que fut ce lieu mythique où Homère a imaginé son épopée de la guerre de Troie. Je nage entre légende et réalité. Idiot de PARIS par qui tout arrivât ! Idiot de PARIS qui transperça le talon d’Achille. Et puis si, après tout, si Tétis, la mère d’Achille, l’avait trempé dans le Styx, sans en oublier le talon ? Et si Ulysse n’avait pas eu cette idée de construire ce cheval ?
C’est vrai qu’il a dû se passer quelque chose, les vestiges le prouvent. La mer Egée à cette époque (d’après les dires du guide que j’écoute plus ou moins, étant toute à mes pensées), était toute proche du site. Sur ses rives se dressait la forteresse du Roi Priam. A-t-il été le premier à apercevoir à l’horizon les mille vaisseaux grecs avançant sur Troie ?
Il reste de Troie, les hauts murs inclinés des remparts de la forteresse que nous longeons, atteignant parfois une hauteur d’au moins 7 m, nous attendant sûrement les uns et les autres à voir se pencher la belle Cassandre, ou encore Hélène de Troie. Parmi les vestiges de cette époque il y a aussi cette rampe pavée, qui permettait d’accéder à la Citadelle. Est-ce par cette entrée que vinrent les assaillants ? Est-ce aussi par cet accès que fut d’abord traîné, puis laissé le « cheval de Troie ».
A part ça, il n’y a plus grand-chose c’est vrai. La végétation a repris le dessus. L’herbe a recouvert peu à peu les pierres éparpillées et usées par le temps. Le sentier ressemble à un chemin de campagne ; on a l’impression d’une rando dans la nature, sauf qu’ici, l’endroit reste encore empli de son lourd passé de batailles sans merci et de ses héros légendaires. Sur ces lieux, seule la légende m’étreint même si je m’attarde sur le travail des archéologues où l’on peut voir la succession des constructions et des démolitions de 9 cités antiques.
Actuellement des ouvriers restaurent sous une immense bâche un cheval de bois (reproduction du fameux cheval de Troie). On ne peut pas s’avancer. Qu’importe, je ne suis pas déçue de ne pas le voir. Mieux valait pour moi, ne pas voir cette reproduction, dont la taille me semblait si inférieure à celle dite dans l’Iliade qui disait « un cheval de bois haut comme une montagne ». J’ai préféré garder l’image que je m’en faisais.
Nous allons longer la mer Egée jusqu’à Pergame. Est-ce dans cette mer que Ulysse entendait le chant clair des sirènes ?
PERGAME
Un peu trop haut perché, car situé sur un sommet haut de 350 m, nous n’irons pas avec le car, mais en taxis. Il y a beaucoup de petits taksis (la lettre X n’existe pas en Turquie) jaunes qui nous attendent et vont nous emmener sur le site.
La douceur de mars a fait s’éclore çà et là parmi les ruines des abords du sentier que nous empruntons, des tapis, que dis-je, des parterres de pâquerettes, ajoutant de la vie sur toutes ces ruines.
L’Acropole. On est époustouflés devant les colonnes de marbre blanc, de style corinthien, les ruines du temple de Trajan, le temple d’Athéna où, comme à Athènes y pousse un olivier ; puis par une petite porte dans la pierre, un passage étroit nous emmène devant un spectaculaire décor, à flanc de colline, le théâtre qui paraît être suspendu au dessus de la plaine. Une centaine de rangs où devaient s’asseoir les spectateurs et tout en bas, le temple de Zeus, du moins se qu’il en reste : des ruines. Le Grand Autel se trouve actuellement au « Pergamon Muséum » de Berlin.
plus dure sera la remontée
La vue est époustouflante. Pieb, lui, va descendre jusqu’au pied du Temple, en sautant comme un cabri. Plus prudente, je resterai sur les marches, me contentant d’admirer la vue qu’il m’est donnée de voir
L’ARTEMISION
Nous sommes à Selçut. Yussuf notre guide est en grande discussion avec le chauffeur. Il « invite » celui-ci à faire un petit détour par « l’Artémision ». Le chauffeur est réticent car il doit faire des manœuvres et trouve que le site n’en vaut pas le détour. En effet : un point d’eau et quelques vestiges éparpillés. Seule une colonne coiffée d’un nid de cigognes est encore debout. C’est ici que se trouvait le Temple d’Artémis. Un temple qui était l’une des sept merveilles du monde antique. Un temple de marbre dédié à la déesse Artémis et entouré de 127 colonnes parées d’or de 18 m de haut. Il devait sûrement être magnifique. Il s’est trouvé déshabillé de ses pierres dit-on, pour la construction de Sainte Sophie.
Au loin, derrière ce désastre de ruines, s’élève sur une colline, la mosquée Isa Bey, juste à côté, se trouve la Basilique Saint Jean. Il est dit que Saint Jean y vécut avec la Vierge Marie et qu’il aurait écrit son Evangile sur ce Mont Ayasuluk. C’est sous cette Basilique que se trouve sa dépouille.
Et surplombant cet ensemble, sur la plus haute colline, se dressent les hauts murs de la forteresse qui protégeait les habitants des envahisseurs. Nous avons là une belle vue d’ensemble. Un ensemble parfait où cohabitent des religions bien différentes ma foi !.
EPHESE.
Ephèse aurait dit-on, emprunté son nom à une guerrière « amazone » du nom d’ Apasa.
Il sera un des sites le mieux conservé que nous verrons. Avec ses rues, ses colonnes, ses fontaines, ses thermes, ses latrines. Spectaculaire, son Odéon en forme de petit théâtre où deux chats s’affrontent, tel des gladiateurs, pouvait contenir 24 000 spectateurs. Puis la rue des Courètes qui s’achève à la Bibliothèque de Celsius, bien conservée et immensément belle. Entre les niches se trouvent 4 statues : la « Sagesse » la « Vertu », la « Raison », la « Science ». Ce ne sont bien sur que des copies.
Près de la bibliothèque une porte monumentale avec trois arches. Cette triple porte a été construite, d’après les inscriptions dans la pierre, par deux esclaves : Mazaeus et Mitridates et elle donne l’accès à l’Agora commerciale.
Dans cette même rue, sur la place de Domicien, se trouve un bas-relief sculpté, en forme de triangle ; C’est Niké, la déesse de la victoire. Elle est représentée en divinité ailée, la robe retroussée laissant voir ses jambes et ses pieds nus. Elle tient dans la main droite une couronne de branche de palmier et dans la main gauche, une couronne de feuilles de laurier. Pour tout vous dire, la marque de sports NIKE vient en fait du nom de la déesse. Regardez bien le logo. Ne vous rappelle-t-il pas, en plus stylisé l’aile de la Déesse.
Le Temple d’Hadrien, très bien conservé, est composé de quatre colonnes corinthiennes, surmontées d’une voûte sculptée.
La Fontaine de Trajan qui fut construite en 102- 104 en l’honneur de l’Empereur Trajan, se dresse à droite de la rue. Des niches entre les colonnades laissent supposer qu’il s’y trouvait là des statues.
Non loin de la Fontaine de Trajan se trouvent les thermes et les latrines. Les thermes étaient dit-on fréquentés par tous les habitants. Les latrines de marbre étaient bien « pensées ». Une rangée de sièges, les uns à côté des autres, avec en dessous une eau courante qui devait entraîner les selles de ses hôtes. Ainsi, popotins à côté des popotins, pouvaient-ils discuter aisément de leur transit ou même des derniers … potins !. Si les lavoirs étaient pour les lavandières l’endroit idéal pour discuter, les latrines devaient en être de même. Je ne puis vous dire si l’endroit était mixte.
La voie de marbre tient son nom au vu des larges dalles de marbre qui la pavaient sur toute sa longueur. Gravé sur l’une d’elles, un rébus représentant un pied et une tête de femme indique tout bêtement la direction d’une maison close. Déjà à l’époque !
Et tous ces chats qui nous suivent un peu partout, grimpant sur les colonnes, jouant les maîtres des lieux, sont-ils les réincarnations de quelques Dieux ou quelques Déesses ? Je les ai aimé ces chats qui parcouraient les ruines, ces chats qui se prélassaient dans les thermes, ces chats gladiateurs à l’Odéon, qu’ils soient de Troie, de Pergame où d’Ephèse je me suis fait plaisir en les prenant en photo. Il y en avait de toutes sortes, des noirs, des fauves, des doux, des ronronnants, des teigneux, des précieux, des étonnés, des craintifs, des chats de cimetière, des chats des toits, des chats de rues, des chats de peintre. Partout il y en avait partout. Il n’est pas rare d’en voir jusque dans les mosquées. Le chat stambouliote est chez lui partout, sur les étals des commerçants, et dans les échoppes. La présence des chats en Turquie remonte à des millénaires, d’ailleurs le prophète Mahomet avait pour Eux beaucoup d’affection, tellement d’affection qu’il aurait, selon une légende, dit que quiconque laisserait mourir un chat, construirait une mosquée, ceci après qu’un chat lui eût sauvé la vie en y laissant la sienne. Il y a donc toujours parmi les turcs une bonne âme pour leur déposer nourriture et boisson et pour leur construire un abri. Ainsi, vous l’avez compris, les chats sont les seigneurs d’Istanbul. Ou mieux, les Sultans, les Pachas et puisqu’il n’y a pas d’eunuques chez ces félins, ils se multiplient un peu comme des…p’tits simits !
Saviez-vous qu’il est une autre légende turque qui raconte que certains chats seraient en fait des « chats à vœux ». Ils auraient suivant que la friandise que vous leur donnez leur soit appréciée, le pouvoir de réaliser vos souhaits. Cela dit, je n’en n’ai pas trouvé de tels, et si tel était le cas, vous l’aurais-je dit ? J’ai été chat.. rmée !
PAMUKKALE
Nous continuons notre route jusqu’à PAMUKKALE. Je suis impatiente et scrute à gauche puis à droite au moindre détour du bus. Soudain, sur le versant de la colline, je vois enfin une masse blanche. Comme une coulée de neige qui ne serait restée qu’à un endroit. ICI à PAMUKKALE. Les Trucs lui donnent le nom de « Château de coton », pour moi ce sera « la château de la Reine des Neiges », car de loin, on dirait bien de la neige, de la glace, de la crème, de la chantilly. Oui, de la chantilly ! Mais quand on est tout près, on dirait plutôt de la craie. Un morceau ramassé s’effrite sous mes doigts.
J’avais déjà vu ce genre de phénomène naturel au « Mammoth Hot Springs » à Yellowstone. Mais je ne me rappelais plus à quel point c’était fascinant. Fascinant mais pas facile à prendre en photo. Cette blancheur est « mortelle » pour le photographe, un peu comme la neige. Il nous faut l’un et l’autre doubler les photos pour plus de sûreté.
Déjà dans l’antiquité, on attribuait à ces eaux, sorties de la montagne, des propriétés curatives. ICI, bien avant nous, se baignaient des femmes romaines. Elles ont relevé leur longue robe, découvrant leurs chevilles blanches.
Leurs longs cheveux noirs sont coiffés de plusieurs tresses retenues par les unes, d’une large pince incrustée de pierres, quand d’autres avaient des barrettes de cuir. Dans cette blancheur éclatante et naturelle, peut être pensaient-elles conserver leur peau de nacre.
Eh bien, faute de romaines, faisons donc comme tous ces touristes. Enlevons nos baskets et retroussons les pattes du pantalon. Allons nous tremper les pieds dans cette eau chaude, avant de continuer sur Hiérapolis. Fut dit, fut fait. J’ai fait sauter le scratch qui fermait les chaussures et oups ! les pieds à l’eau. ! Quelques excroissances s’enfoncent dans mes talons. Les romaines avaient et me font marcher en titubant. L’idée de tomber les fesses dans l’eau me traverse l’esprit. J’ai envie de rire. Mais qu’importe ! L’eau est bonne et j’ai bien envie d’y rester un bout de temps. Si seulement elle avait le pouvoir d’enlever mes petites douleurs !
HIERAPOLIS
HIERAPOLIS a été fondée au 2ème siècle avant J.C. par le roi de Pergame. Elle est située au sommet de Pamukkale. Un lieu immense et fort en vestiges On laisse la blancheur de Pamukkale sur la gauche en suivant le chemin où de chaque côté s’éparpillent ruines et tombeaux antiques sculptés, dont certains ont été ouverts sûrement par quelques pilleurs, puis nous passons sous la Porte de Domitien, un arc de triomphe avec 3 portes, qui donne sur une ancienne rue bordée de colonnes, encore debout par quel miracle.
Comme Pamukkale, Hiérapolis est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
On aperçoit à’horizon le Mont Taurus, encore blanc de neige. Là, on va le « mitrailler » de photos, changeant les expositions de peur de n’en pas voir grand-chose au résultat final.
Les Monts du Taurus sont les plus hautes montagnes de Turquie. Elles séparent le plateau de l’Anatolie de la Grande Bleue.
Et le soir, cerise sur le gâteau : piscine d’eaux thermales chaudes à l’hôtel. Là je dirais que c’est le summum. J’ai pris le maillot de bain. On me tend une serviette et un bonnet. L’eau est incroyablement chaude. Deux énormes cygnes de pierre crachent un jet d’eau chaude qui me masse le dos comme dans un spa. A l’intérieur, la buée empêche Pieb de me prendre en photo.
Il le fera, mais derrière la porte vitrée.
Bien sûr, nous visiterons les incontournables boutiques de tapis, de cuirs, et de bijoux. Mais, là, serions nous bien en Turquie sans cela ?
LES TAPIS
On est très bien accueillis à la fabrique de tapis, avec explications et démonstration, de la coloration de la laine, de la naissance de la soie et jusqu’au tissage des tapis.
Les tisseuses. Assises devant leur métier à tisser, une photo de l’œuvre qu’elles doivent réaliser devant elles, sans détourner leur regard de leur ouvrage, avec leurs mouvements répétitifs, rapides et doués elles tissent. Infatigablement elles tissent. Leurs doigts jouent avec les fils comme sur les cordes de harpes. Si les fils faisaient de la musique ils nous joueraient de la musique orientale.
Puis, direction dans une salle où là, on va nous dérouler nombre de tapis. Ils en dérouleront vingt, trente, je ne sais plus. J’y ai vu des tapis dont la soie changeait de couleur suivant d’où venait la lumière. Des tapis de laine aux motifs géométriques, d’autres avec la porte de paradis, d’autres encore avec l’arbre de vie et un tapis de prière avec une représentation de la cène.
J’aimerais qu’un tapis me raconte sa vie du début à la fin, ses milliers de fils croisés, tissés, tapés, noués par sa « tisseuse », qui l’aura imaginé , qui lui aura donné son temps, sa fatigue, sa sueur, son humeur et ses rêves. J’aimerais qu’il me raconte aussi les regards posés sur lui, les mains qui le caressent dans un sens, puis dans l’autre et puis les pieds qui le foulent.
Mais, là : interdiction de prendre des photos. Sauf que pour moi, il est interdit d’interdire. J’en prendrai quand même avec l’appareil posé discrètement sur le genou et le tout, sans mise au point. Photos prises au ras le sol. En fait elles sont plutôt marrantes.
Comme cela se passe à chaque car de touristes, il nous est proposé un petit vin blanc du Pays, du thé à la pomme ou bien du Raki. Encore pas goûté au Raki depuis notre arrivée en Turquie, nous en prendrons un verre. Cela ressemble fort à notre Pastis ou même à l’Ouzo que l’on avait ramené de Grèce. Les 45° d’alcool bouillonnent dans mes veines et du coup, j’ai un petit coup d’ chaud. Une photo prise « à la va vite » nous fera un bon souvenir de ces petits verres de raki !
Le thé à la pomme est en fait une boisson crée comme nous l’a expliqué Yussuf, pour les touristes qui venaient en Turquie croyant y trouver comme au Maroc ou en Tunisie, du thé à la menthe. Les Turcs ont donc inventé cette boisson qui est fort prisée maintenant.
J’en ai goûté plus tard.
LES BIJOUX
C’est là que j’ai bu mon premier thé à la pomme. La vendeuse qui me « collait » depuis le début nous a proposé cette boisson. Eh bien c’est tentant et bien bon.
La première boutique où l’on nous a conduit n’était que vitrines de pures merveilles. J’y ai vu des bagues magiques, qui changent de couleur suivant que l’on avance ou recule la pierre de la lumière ; des bagues dites « Harem », faite de plusieurs anneaux identiques, que l’on peut dissocier à son gré, des bagues « réversibles » avec diamant d’un côté et saphir lorsqu’on la retourne.
Vous voulez savoir. Eh bien OUI ! Je me suis laissée tenter pour une bague en filigrane. On l’aurait dite faite pour moi. Je n’aurais jamais pensé acheter ce genre de bijoux, typiquement « oriental ». On la dirait tissée et brodée de fils d’or en volutes filigranes. C’est une bague de sultane. Sûrement que Shéhérazade avait la même.
LES CUIRS
La première démonstration fut un blouson rouge dont le cuir était si fin, si souple que l’on eut dit une deuxième peau. Plié il tenait dans la main.
Puis, eut lieu un défilé en musique rien que pour nous, déjà pour un petit aperçu. Mecs et nanas défilent sous les lumières. Une fille portant une cape plissée, faite de bandes de cuirs noir et doublée de satin argenté, avança de sa démarche assurée et fit virevolter et tournoyer cette merveille, récoltant ainsi les applaudissements mérités, tant pour sa gestuelle que pour la beauté de l’habit.
Puis, après, direction boutique. Et là, et bien, si j’avais fait une banque avant de partir, je crois bien que je me serais laissée faire. La cape était vous vous en doutez bien au dessus de mes moyens. Le prix correspondait à plusieurs voyages. Bon j’ai quand même la photo. Je n’ai pas tout perdu. Un vendeur qui marchait dans mes pas me proposa même de « passer » un vison, si beau, si léger et si cher que j’ai failli lui rire au nez. Pensez bien, j’étais chaussée de baskets bleues, d’un pantalon de toile et d’un thee shirt rayé. Et pas du « Chanel » !
Dans le car nous attendrons un moment ceux et celles du groupe qui se seront laissés tenter pour quelque achat. Nous nous vengerons en ouvrant la boîte de loukoums à la pistache achetée la veille. Ils sont délicieux. On se raisonne et on en prend que deux. On se dit qu’on en rachètera, les mêmes, mais, on ne retrouvera pas la même marque. Quand on trouve, il vaut mieux acheter tout de suite plutôt qu’attendre.
Après plusieurs heures de car et quelques arrêts « techniques » comme disait le guide, nous arrivons à Antalya.
ANTALYA
Aujourd’hui, à Antalya, la mer est déchaînée. D’énormes vagues s’éclatent sur les rochers et le restaurant a fermé sa terrasse. Nous mangeons derrière les plastiques. Par endroit les fermetures éclairs mal fermées laissent entrer un petit vent frisquet.
Nous étions habitués à une température plus clémente et il faut juste se réhabituer. On nous dit que c’est ce temps là depuis trois ou quatre jours et qu’il a même plu une pluie de sable.
Avant la vieille ville, on passera la porte d’Hadrien. Elle a l’apparence d’un arc de triomphe. Elle sépare deux monde : le présent et le passé.
Le vieux port niché en contre bas de la falaise qui plonge vers la mer est très mignon. Il y a à chaque coin de rue des petits marchand de … moules !! Les ruelles et petites maisons de style Ottoman de la vieille ville sont charmantes. Certaines de ces maisons ont des balcons fermés qui avancent sur la rue, conçus nous dit-on pour les femmes qui ne sortant pas, avaient ainsi l’impression d’être dehors.
Et puis, avant ou après, peu importe, on nous emmènera jusqu’aux chutes de Karpuzkaldiran (s’il vous plait ne me faites pas répéter !). Une merveille de Dame Nature.
Des Milliers de litres d’eau de la rivière Düden, qui dans un boucan du diable vont faire le grand saut du haut depuis la falaise avant de se mêler aux eaux de la Mer Méditerranée. C’est impressionnant. Eblouissant. Ce qui est surtout surprenant c’est que ces chutes se trouvent en pleine ville.
Au fait, connaissez-vous le Nar Suyu ? Le nom ne vous dit peut-être rien, mais, si je vous dis : jus de grenade ? Là, vous voyez mieux. Eh bien, un peu partout où nous nous arrêterons, et à Antalya aussi, nous aurons le plaisir de boire ce jus fait de grenades pressées, et servi bien frais. La grenade ICI, représente à la fois la vie et la fertilité, mais également la puissance, le sang et la mort. « S’il vous plait, un jus de grenade UN ! ».
De la coupe du fruit jusqu'à la dégustation ....
L'Hôtel ADONIS à ANTALYA :
Dernière nuit dans notre SUITE JUNIOR. Une chambre grande… comme un appartement.
Salon, 3 lits, 4 fenêtres. A si perdre ! D’ailleurs, qu’ais-je donc fais ? Ah ! Oui. En arrivant, j’ai posé mon lainage dans l’entrée, machinalement. Je l’ai cherché partout croyant l’avoir perdu en montant les bagages, jusqu’au moment où, m’apprêtant à redescendre à l’accueil, je l’ai vu sur le repose valises.
« Demain » nous dit le guide, « réveil à 1 H 15 (du mat’…). Aéroport à 3H environ pour un décollage à 5 H 10 ».
On boucle les valises. On tasse. On a plus de trucs qu’au départ bien sur, donc il faut répartir. Des souvenirs fragiles et lourds seront mis dans le sac à dos. Même ma valise « cabine » est plus lourde que je le pensais. Il me faut prévoir devoir la soulever. Voilà, tout est prêt.
La nuit sera courte, très courte si je compte mes heures de sommeil, entrecoupées de mes heures où je cherchais justement le sommeil. A 1 H 15 pile poil, tout se met à sonner : téléphone, portable, réveil matin. Branle-bas de combat. Il faut se préparer et aller prendre un petit déj’ que l’hôtel nous a préparé.
On est tous dans la salle de restaurant. Pas bien frais, mais tous là. On voit ceux qui n’ont pas bien dormi et je suis dans ce cas. A cette heure où d’habitude on doit dormir, on se croise et on se dit « bonjour » puis chacun se dirige vers les boissons chaudes et le buffet qui sera comme le matin de la veille, c'est-à-dire gargantuesque.
Dernier matin. Dernière minutes. Des « contents de vous avoir connus », des « rentrez bien », des « bon retour », des « au revoir » sachant que l’on ne se reverra sûrement jamais. Embarquement. Envol.
Puis …… Roissy. La neige, le froid, rechangement d’heure. FIN DU VOYAGE.
Nous avons fait un beau voyage,
Beau, beau, beau, beau, beau, mais j’enrage…(Boby Lapointe)
J’enrage qu’il soit déjà fini
Quand c’est fini, a ni, Ninie …. (De moi)
Le texte est de Marina. Les photos de Pieb et de Marina. N'oubliez pas votre commentaire. Merci.
Texte de Marina. Photos de Piem et Marina. N’oubliez pas votre commentaire. MERCI.