J'irai flâner sur vos tombes
Juste une petite parenthèse. Vous êtes vous parfois promenés dans un cimetière, à regarder les noms, à regarder les épitaphes ? Bien qu'ayant déjà été il y aquelque temps dans ce petit cimetière marin, je viens d'éprouver le besoin d'y retourner et m'attarder auprès de certaines de ses tombes. Cela je le ferai prochainement. Là, ci-dessous, j'y mets juste l'envie d'y aller.
J’irai flâner sur vos tombes
Il est à Saint Tropez un petit cimetière
Entre le bleu du ciel et celui de la mer
Ancré comme un bateau au pied de la Citadelle,
Dont les croix blanches se dessinent dans le ciel.
Les mouettes le survolent en criant et parfois se posent
Sur quelques monuments, pour y faire une pause,
Elles ne font pas de cas de savoir qui repose,
Dans la tombe sur laquelle parfois elles causent.
J’irai un jour égarer mes pas, par delà ses allées,
Redressant ici un pot, ou bien là, ôtant les fleurs fanées
Je sais déjà vers qui, en premier, mes pas me conduiront,
Vers ce marionnettiste aux bras désarticulés
Qui mit en musique « Emmanuelle » et chanta « les Corons »
Bachelet, ce troubadour populaire que vous tous connaissez.
J’irai la voir, Elle, la belle Blandine Liszt,
Née da ns un artifice de « Symphonie Fantastique » ou de Rhapsodie,
Hongroise ; n’était-elle pas trop jeune pour être rappelée à Dieu le Père ?
27 ans, plus une enfant, tout juste une femme, à peine une mère.
Et puis il y en a UN que je ne manquerai pas de visiter,
UN qui fit naître Bardot dans « Dieu créa la Femme »,
Bousculant les mœurs et provoquant les fantasmes,
Vadim est sur ma liste et Dieu sait dans quelle allée ?
Avec ses nuits blanches, Barclay était bien connu,
Sa tombe est toute blanche entourée de gravillons,
Recouverte pour l’artiste de plusieurs microsillons,
Avec seulement ce mot : « que la fête continue ».
J’irai aussi chercher parmi les tombeaux de pierre
Ceux gravés d’une ancre, des capitaines au long cours,
Leurs vaisseaux sont échoués là dans ce petit cimetière
Qui surplombe la mer et les criques alentour.
Et ce peintre amoureux dit-on de ces terres ensoleillées,
Qui trempait ses pinceaux dans la Méditerranée,
A-t-il quand le raisin de septembre est à son apogée
Dîné à la « Treille muscate », à l’ombre du feuillage
Et du roman de Colette, en illustra-t-il les pages ?
Je terminerai par cette tombe d’une princesse hindoue
Vêtue de soieries précieuses et parée de bijoux,
Qu’un Général de Napoléon un jour tomba amoureux fou,
Fit construire pour elle une demeure aux parfums des milles et une nuit,
Un palais portant son nom, le « Palais Pan Déi ».
Comme il était loin pour elle, le temps des Maharadjas et ses Indes natales,
Des ces noces fastueuses et les saisons des moussons,
Parfois son regard allait bien au-delà de l’horizon,
Sur sa tombe juste un mot en lettre d’or : « La Générale ».
FIN
Texte de Marina. N'oubliez pas votre commentaire. Merci