ARCHES NATIONAL PARK

ARCHES

 Il est quelque part dans l’Utah, des arches, belles

Comme des reines, fragiles comme des dentelles,

Dessinées, façonnées par les vents, les pluies et les rivières

Toutes debout encore, depuis des millénaires ;

Etranges pour certaines, aux formes stupéfiantes,

Délicate Arch est Une des plus surprenantes.

   

On la dirait posée comme par miracle au bord de la falaise,

S’en approcher relevait d’un réel défi

Tant la chaleur ressemblait plus à une fournaise

L’ombre était rare et avait ralenti la marche,

Nous étions encore loin de Délicate Arch,

Mais, tout s’accéléra bien vite, quand je la vis soudain,

Fine, délicate, telle un joyau dans son écrin,

Se laissant caresser des rayons du soleil

Elle s’offrait à nous, comme elle s’offrait au soleil.

Landscape quant à elle, est si fragile par endroits,

Qu’elle s’effondre, se désagrège, s’affaiblit,

On voit bien que sa voûte en son milieu s’amincit,

Et qu’un jour sûrement, dans un siècle, dans un an,

Il ne restera d’elle que des photos couleurs et noir et blanc.

Que faire sinon implorer Dieu et tous ses Saints,

Puisque même dressée là,  dans le Jardin

Du diable, celui-ci ne la protégea point.

Et OH ! Dans ce décor surréaliste, Balanced Rock,

Figé dans son élan depuis des millénaires,

En équilibre sur un gros bloc, et la tête en arrière.

Par quel miracle se tient-il ainsi dans cette position ?

A la naissance du Grand Staircase, était-il  debout ?

A-t-il fallu un si grand bouleversement, une si forte explosion

Pour incliner dans cette posture ces tonnes de caillou ?

A-t-il été l’objet d’un sort d’un quelconque Dieu ou sorcier

Qui l’aurait changé en pierre après quelques sottises,

Le laissant dans cette pose acrobatique sur son assise

Depuis bientôt près de 60 millions d’années.

            

Pour tout vous dire, j'ai bien failli ne pas voir Délicate Arche. Nous sommes au mois d'Août. La chaleur flirte avec pas moins de 40°. Le chemin pour accéder au panorama est en plein soleil. Pas un seul arbre en vue. La réserve en eau s'épuise, un peu comme moi. Enfin un bosquet, minuscule bosquet. Je m'assieds dans le peu d'ombre qu'il me donne et laisse partir Pierre au devant. J'étais là, liquéfiée quand un gars, un français, revenant lui du site me dit :"allez-y, sinon vous aller regretter". Eh bien : coup de fouet ! je me suis levée, j'ai réuni mes forces et OH ! elle était là-bas, puis plus près, puis encore plus près, magnifique qu'elle est. Voici pour la petite anecdote.

Texte de Marina, photos de Marina et de Pieb

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