Le cri du rémouleur
Eh oui. Bien que n'étant pas du Moyen-âge, j'ai connu le « rémouleur ». Je me souviens quand il arrivait à l'entrée du village, l'entendre crier rémouleur, rémouleur, repasse couteaux, repasse ciseaux ! Je me souviens voir ma mère, mon père, les voisins sortir avec tous les outils, couteaux, ciseaux qui n'en pouvaient plus d'avoir coupé et tant coupé. Les langues allaient « bon train » auprès de ce type et sa meule qui faisait des « miracles ».
Le temps du rémouleur
Je me souviens qu'enfant, ma mère mettait de côté
ses ustensiles de cuisines et ces ciseaux rouillés,
attendant que passe dans le village et les hameaux
« l'afûteur de lame », « l'aiguiseur de couteaux ».
Elle avait toujours une panoplie de trucs à aiguiser
qu'elle emmenait précieusement comme si c'était des objets rares
ce n'était pourtant que des ciseaux ou des couteaux d'acier
parfois aussi un rasoir ringard !
Les couteaux n'avaient rien des Degrennes ou des laguioles !
et le vieux « coupe choux » était de la « vieille école » !
les tenailles et la serpette avaient vécu d'avoir coupé,
et la faux elle aussi avait grand besoin de se refaire faire une beauté
Puis le jour venait enfin où IL arrivait poussant sa charrette
on l'entendait de loin Lui et sa clochette,
dès les toutes premières maisons il criait fort et haut
« rémouleur, rémouleur, repasse couteaux, repasse ciseaux ».
Assis derrière sa meule Il attend là toutes les ménagères
qui viennent tout comme nous s'agglutiner autour de lui
il affûtera les lames, les faisant crier sur la pierre
et redonnera un coup d'neuf à toute la coutellerie.
Et nous, même si parfois le bonhomme nous faisait peur
on restait là fascinés à le regarder faire
qui était-il ? Nul ne le savait et cela importait guère,
encore moins de savoir que son père fût aussi rémouleur !
Son travail fait, il reprendra sa route allant de village en village
aiguisant par ici, et par là quelques affûtages,
toujours allant toujours poussant sa meule par tous les temps,
….. écouter la clochette, voici le rémouleur les enfants !
FIN