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Les Voyages de Marina
23 mai 2012

Souvenirs d'enfance : Le petit vélo vert

 

Dans la suite des "Souvenirs d'enfance" voici :

Le petit vélo vert                             

Ah ! Les parties de vélo ! Pittoresques !  Mon  frère avait un vélo de “grand” avec un cadre ; c’était un vélo bleu je me souviens ;  il m’emmenait avec lui sur le porte bagages ; lui, les deux mains dans les poches, il sifflait à tue tête, toujours le même air, c’était la tactique du gendarme,  et moi, derrière, le pouce gauche dans la bouche et la droite qui était dans les cheveux. Pas un des deux ne tenait le vélo.  

À un Noël, j’ai eu moi aussi un vélo de “grande”. Un vélo vert. Tout beau, flambant neuf. Je n’avais pas eu le temps d’apprendre à en faire, quant, aux premiers beaux jours, mes parents décidèrent que nous allions tous à Tillenay. Tillenay est à quelques kilomètres d'où nous habitions. L’apprentissage se ferait ce jour-là. Mon père avait pour mission d’être mon moniteur. Il m’avait pour cette occasion harnachée avec une grande écharpe, m’entourait le thorax, et me passait sous les bras. Cela devait se passer ainsi : mon père devait pédaler à mes côtés et me retenir avec l’écharpe, et moi j’étais sensée pédaler, tenir mon guidon, rouler droit, ne pas regarder ma roue mais au contraire, devant moi. C’était beaucoup ! Beaucoup de choses d’un coup ! Et nous sommes partis ainsi sur la grand route. 

Ma mère roulait devant avec ma sœur dans le panier sur le porte bagages, mon frère lui pédalait comme un malade, et mon père et moi, pédalions côte à côte, lui me retenant, moi essayant de me rappeler toutes les directives qui m’avaient été données au départ. En fin de compte, c’était pas si difficile n’est-ce pas ? J’étais bien tenue et faisais coordonner mes jambes, mes bras, ma tête aussi bien que le pouvais. Puis à un certain moment… ou à un moment certain, je ne sais plus :  panique à bord ! Je me suis, comment dire, mélangé les pédales ! sauve qui peut. Je lâche tout, les pédales d’abord, puis le vélo. Me retenant toujours par l’écharpe, mon père dut faire un effort pour ne pas être déséquilibré. Il fit appel à ma mère pour venir me récupérer. Nous dûmes aller récupérer le vélo quelques mètres derrière, et malgré mon appréhension, je remontai  dessus et nous reprîmes notre route. C’est comme ça que j’ai appris à faire du vélo !  

Je n’étais pas au bout de mes peines. Les profonds fossés de Tillenay ont sûrement gardé quant à eux, le souvenir de me voir atterrir en vol plané, la tête en avant, toute étonnée de me retrouver dedans. Se rappellent-ils mieux de ma tête, ou de mes fesses ?? Je voulais pédaler en « danseuse », alors que je ne savais même pas pédaler normalement, le derrière sur la selle et le guidon bien droit.

Tillenay nous voici. Le club des CINQ ! Arrêt chez mon frère de lait. J'ai toujours aimé ce mot : frère de lait. C'est rigolo comme mot ! Il n'y avait que moi qui pouvait dire que j'avais un frère de lait. Ca, c'est pas commun ! Ma mère m'avait expliqué que à ma naissance, je ne buvais pratiquement rien et dans une chambre à côté il y avait une maman qui n'avait elle pas de lait pour nourrir son petit garçon qui sans lait maternel n'aurait surement pas vécu. Alors, ma mère l'a nourri. D'où ce nom : frère de lait. Le lait était notre lien. 

Vous dire comment fut le retour. Eh, bien, je n'avais pas le choix, sinon de reprendre le vélo et remonter dessus. Pas faire le guignol et éviter de pédaler trop près de l'accotement pour éviter de replonger tête la première dans les fossés. Par contre, je me rappelle pédaler en chantant à tue tête une chanson de Piaf : Tu me fais tourner la tête ............. 

 Texte de Marina, dans ses "Souvenirs d'enfance". N'oubliez pas d'y mettre votre commentaire. Merci

 

 

 

 

 

 

 

 

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