DIS LUI
Rien de va chez les ados. On en est tous conscients, et on a tous été concernés. Jamais contents, jamais gracieux, on ne les comprend pas, les profs sont relous, il leur faut très tôt leur portable. Bref, et si on parle de notre enfance, ils s'en foutent royalement.
Dis lui
Que quand tu étais enfant, y'avait pas de tablettes,
y' avait pas de portables munis d' oreillettes,
y avait pas de Google et pas d' Wikipédia
tes recherches : c'était le Dico et puis voilà !
Y avait pas de SMS, pas d'courriels, pas d' smiley
pas d'ordi, pas d' films en replay et pas plus en 3D,
y' avait qu' une seule petite télé qu'était en noir et blanc
que tu r'gardais le soir jusqu'à 20 h avec tes parents !
On lisait beaucoup …. bien plus qu'aujourd'hui,
Y avait les livres de la bibliothèque rose et verte
on connaissait l'histoire du Docteur Schweitzer
les Mémoires d'un âne et les Malheurs de Sophie !
On était des accros du « Club des Cinq »
il y avait Annie, y'avait Claudine et ses cousins,
y' avait François et Mick et le chien Dagobert,
on a dû tous lire « le club des cinq au bord de la mer ! »
Ah ! Au fait : on avait une ribambelle de copains,
pas des « virtuels » que tu trouves d'un simple clic
mais de bons p'tits potes, de chouettes loustics,
bien en chair, et quand tu en avais besoin
….........ils n'étaient jamais loin !
Par tous les temps on allait à pieds à l'école,
Hein ? Pourquoi ? parce que notre père n'avait pas d'bagnole !
on s'faisait des peurs bleues en passant devant le cimetière
en parlant d'fantômes, d'feux follets et aussi d'sorcières.
Y'avait une école pour filles et une école pour garçons,
une classe aux pupîtres doubles et bien cirés,
un grand tableau noir où l'on écrivait à la craie
et des encriers remplis d' une encre bleue qui sentait bon.
Y avait pas d'gel pour les mains désinfectant et sans alcool
c'était la savonnette pour la famille tous les matins,
mais en rang et en silence, sous le préau de l'école,
la Maîtresse vérifiait la propreté des oreilles et des mains.
On s'asseyait quand la Maîtresse nous disait de nous asseoir,
on apprenait l'instruction civique, la politesse, bonjour, merci, bonsoir,
on recevait une image contre 10 bons points
la punition la plus vexante était d'aller au « coin ».
Ton vélo, tu t'le récupérais souvent de ton frère
t'avais pas d'casque et pas non plus d'genouillères
on chantait :
si t'es tombé par terre,
c'est d'la faute à Voltaire,
le nez dans le ruisseau,
c'est la faute à Rousseau
mais tu coinçais un bon vieux bout d'carton
avec une pince à linge dans les rayons,
fallait voir le bruit d' pétoire que ça faisait, cré non de non !!
Il y avait une petite épicerie avec des bocaux de verre,
y'avait pas d'Nutella, pas d'M & Ms, pas d' Kinder
mais y 'avait des sucettes, des roudoudous, des berlingots
de caramels à 1 franc, et les petites boîtes de coco.
Quand l'épicière ouvrait pour nous l'un de ces bocaux
il aurait fallu voir briller nos yeux de mioches,
pour quelques pièces on en ramenait plein nos poches,
et on repartait comme une envolée de moineaux !
Qu'il faut qu'il arrête d'se plaindre s'il n'y a pas d'réseau,
s'il n'a pas l'iphone tout dernier modèle d'Apple,
si tous les profs sont relous et ont une sale gueule,
et qu'ça ira mieux dès qu'il quittera son armure d'ados.
FIN
texte de Marina. N'oubiez pas votre petit commentaire. Merci.